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COLIN-MAILLARD.


lascif doit seconder les tièdes fonctions. La marquise, renversée, une cuisse jetée par-dessus l’épaule du délicat Limecœur, endure jusqu’au dénoûment, qui n’est pas éloigné, cet hommage sublime. À peine son effet ravissant commence-t-il à se tempérer, que, se soulevant et saisissant en silence le savant gamahucheur[1], elle l’attire sur elle, l’en-

  1. On ne sait souvent où une langue va puiser ses richesses. J’ai vu bien des Français se creuser la tête pour trouver l’origine du mot gamahucher, et dire ensuite qu’il était de pure fantaisie. — Point du tout, messieurs ; il existe au fond de l’Égypte une secte de bonnes gens qui rendent un culte à l’ami de Priape. Je ne cite ni l’ouvrage où j’ai trouvé ce renseignement important, ni l’auteur trop grave et trop national pour ne pas se courroucer s’il se voyait nommer dans des écrits bouffons qui décèlent évidemment la futilité d’un esprit aristocratique. Je prie donc le lecteur de m’en croire sur ma parole, comme j’ai cru le voyageur sur la sienne… Or, il me semble que le mot Quadmousié, apporté d’Égypte en France, peut fort bien s’être altéré pendant la traversée. L’essentiel est que le culte lui-même se soit exactement transmis et sans doute perfectionné parmi nous. Quant à la racine de l’expression, elle peut bien être adopté sans difficulté par une nation qui de Rawensberg a fait Ratisbonne ; Liège, de Luttick ; La Haye, de St Gravenhague, etc., et qui d’après ses conventions alphabétiques, nomme Shakespeare le génie que nos voisins, d’après les leurs, nomment Chekspir. Il convient, dis-je, que cette nation reconnaisse cette savante étymologie. Je réclame de plus contre l’innovation de l’ignare abbé Suçonnet, qui ne fait dériver son terme que du grec, tandis que les Grecs auxquels il fait l’honneur de l’invention (V. p. 90) même, pourraient fort bien n’avoir fait qu’emprunter des