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LES APHRODITES

Magique, mais fatal quart d’heure ! tu me coûteras la vie, si je ne dois pas revoir bientôt celle qui t’a fait naître !… (Il tombe aux pieds de madame Durut.) C’est vous que j’implore, madame, vous seule pouvez me rendre le repos et me garantir du désespoir. Promettez-moi de m’être propice : retrouvez-moi ma sylphide ou plongez-moi tout de suite un poignard dans le cœur !

Mais tandis que l’aguerrie Durut (sur qui tous ces superlatifs de l’amour ne font guère d’impression) sourit à la frénésie du désespéré, Zoé[1] survient, munie de tout ce qui est nécessaire pour réparer le désordre de l’extravagant, et pour le remettre dans son premier costume. Elle est aussi

  1. Comment donc est entrée Zoé dans cette pièce, où l’on ne voit aucune apparence de porte, car on nous a promis une histoire et non pas des contes de fées ? — Pointilleux observateurs, Zoé, comme tout le monde, a passé par une glace… — Encore ? — Laissez donc parler les gens… Une glace (de six pieds de haut, jusqu’à l’imposte d’une arcade, dont le cintre est un autre morceau de glace) tient lieu de porte, glissant au moindre effort sur l’un des côtés. Qui n’a pas vu l’espace ouvert ne peut imaginer que la glace soit là pour autre objet que celui de procurer aux gens le plaisir de se voir des pieds à la tête. La niche du lit est en face de cette ouverture déguisée. Si vous m’interrompez encore par de pareilles questions, je vous renverrai tout uniment à l’architecte.