porteuse, de la part de la marquise, d’une
carte qu’elle glisse adroitement à madame
Durut. (Celle-ci lit dans un coin :) “ Ne
serait-il pas piquant que, sans bouger, je
rendisse Limecœur clairvoyant infidèle
en ma faveur à tout ce que m’a juré Limecœur
aveugle ? Viens me parler, Durut.
Occupe notre ensorcelé ; je t’attends au
jardin. „ Madame Durut a si bonne opinion
des sentiments de Limecœur, qu’elle
le laisse entre les mains de Zoé, pour aller
à la marquise. Cette retraite afflige étrangement
Limecœur, qui, s’il n’était à peu
près nu dans ce moment, ne manquerait
pas de courir après madame Durut pour la
supplier de chercher et de retenir l’adorable
invisible. Il est encore si naïf (quoique
Aphrodite agréé mais non reçu), qu’il craint
de parler devant Zoé du souci qui le tourmente.
Tête à tête avec la négrillonne, il
supporte impatiemment que cette enfant
remplisse (autour des objets que veut cacher
la pudeur) le plus avilissant ministère ;
mais c’est en vain qu’il défend (aussi un
peu par fausse honte)… ses pièces, qui ne
sont plus dans un état brillant : la friponne,
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Apparence
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COLIN-MAILLARD.