Durut réunit les parieurs. On démontre au
malheureux comte que ses mille louis sont
bien perdus. Ce n’est pas ce qui l’afflige le
plus. Chacun des sept gagnants reçoit cinquante
louis. Ces dames, qui, bien entendu,
ont été mises secrètement de moitié, seraient
incapables de toucher les cinquante
qu’on laisse pour chacune d’elles. Mais
madame Durut les porte ostensiblement
en recette sur le grand-livre, à la marge de
leur compte. Le prince, qui a ordonné une
fête (à l’occasion de laquelle le monde des
loges était invité), veut laisser cent cinquante
louis, mais les parieurs-gagnants,
qui sont dans le secret, ne permettent pas
que le prince supporte seul les frais de cette
galanterie. Après bien des débats de délicatesse,
on s’en rapporte enfin à madame
Durut, qui décide que chacun des sept
tenants donnera cent écus et que le prince
doublera la somme totale : “ Laissez-moi
faire, dit-elle, et ne songez plus qu’à vous
divertir. Défendez-moi d’aller jamais me
faire foutre, si je ne vous fais pas joliment
passer votre temps. Bonsoir. „ Alors elle les
met gaiement à la porte et s’enferme dans
son intérieur.
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LES APHRODITES