les ivrognes et les brutaux qui pourraient
s’offrir pour la venger. Ils n’avaient pas
d’armes[1] ; au premier mouvement violent
que les épithètes d’ivrogne et de brutal
firent faire à Widebrock, le comte le
menaça d’une assiette au visage : une
assiette lancée fut la riposte, mais par
bonheur elle n’atteignit point[2]. On vint
bien à bout de séparer ces scandaleux
combattants ; mais leur rixe n’était pas de
nature à comporter une réconciliation.
Rendez-vous pour le lendemain, au pistolet,
derrière le parc de Montrouge. Le prince
veut y servir de témoin à Scheimpfreich ;
un ami de Widebrock rend à celui-ci le
même service. Le comte, premier offensé,
tire, effleure la cuisse (en dehors) de son
ennemi, qui, tirant à son tour, lui plante
sa balle au milieu de la poitrine. À la levée
de l’appareil, le coup est décidé mortel.
- ↑ Autrefois il était honteux pour un gentilhomme de marcher sans la marque de distinction de son état : depuis quelques années il est ridicule de se distinguer, par le port d’armes, d’un courtaud de boutique ou d’un coiffeur.
- ↑ La note précédente établit la cause dont voici l’effet. Philosophique désarmement, de quelles nobles ressources nous offre-tu le pis aller ?