toutes les bornes, et vous mériteriez bien
que je vous laissasse dans l’erreur… Monsieur
Alfonse, qui n’est point mon neveu,
vaut pour la naissance mille de vos fouteurs.
Il n’est pas plus bourgeois que vous ;
il enfilera bien d’autres belles dames, et, fût-il
coiffeur ou laquais, d’aussi huppées que
vous se l’appliqueront sur l’estomac, sans
lui demander ses preuves. Ne serait-ce pas
une grande tragédie vraiment, quand un
honnête particulier, qui n’aurait point de
parchemins, aurait fait un enfant à une
duchesse ! Comme si elle-même ne pouvait
pas être, sans s’en douter, la fille de quelque
valet !…
Pendant cette tirade, débitée avec humeur et rapidité, la duchesse, infiniment soulagée, n’a fait que caresser follement le chevalier, l’enlaçant de ses bras et de ses cuisses, le ballottant, se roulant sur lui, donnant, en un mot, les plus extravagantes marques d’un contentement sans bornes.
La Duchesse. — Il est noble, il est gentilhomme ! Ah, fripon ! que ne le disais-tu ? (À madame Durut.) Vous venez pourtant d’abuser de la conjoncture, madame Durut,