et de tenir de très-mauvais propos. Heureusement
pour vous, ce moment m’est si
doux que je ne puis me fâcher de rien. (Plus
gaiement.) Démon, pourquoi m’avoir joué
ce tour sanglant ? (À madame Durut.) À
quoi bon cette feinte ? (Le chevalier ne
répond que par des caresses passionnées.)
Madame Durut. — C’est moi, c’est moi, madame, qui avais imaginé ce stratagème pour me venger de vos travers, dont parfois vous m’excédez ; pour vous punir de votre morgue maudite, et (s’il était possible) pour vous en corriger. N’est-il pas honteux, dites-moi, que, faufilant depuis trois ans avec des Aphrodites, vous n’ayez jamais pu être reçue professe, faute de vous être soumise à l’égalité sans bornes et au parfait abandon sans lesquels on ne peut réunir les suffrages ! Eh morbleu ! mesdames de Vadouze, de Polymone, de Pompamour, de Champertuis, et tant d’autres, qui vous valent bien sans doute, n’ont-elles pas subi toutes les épreuves, prononcé tous les serments ? Aussi sont-elles courues, révérées,… tandis que vous, en dépit de vos charmes (elle hausse les épaules), il a été plus d’une fois