Page:Nerciat - Les Aphrodites, 1864.djvu/708

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
158
LES APHRODITES


notre divine Eulalie, ne reçut pas l’éclair de son baiser sans se sentir soudain renaître ; il la renversa pétulamment sur la fouteuse[1] et la servit encore en homme capable de gagner bien des couronnes. Son prétendu devoir accompli, le fortuné profès refusa de se retirer, mais il se cacha, jurant que si ses collègues manquaient à s’acquitter de même qu’il venait de le faire, il payerait pour tous. L’excellente Eulalie sourit de ce défi, bien loin de s’en offenser.

Chaque couronné parut à son tour ; aucun n’osa franchir les bornes de la stérile étiquette. À mesure que l’un de ces écloppés se retirait, le fougueux Plantamour s’élançait hors de sa retraite et dédommageait l’honorable baronne. Le seul Fiersec eut l’audace de tenter un effort… Mais ce présomptueux échoua d’autant plus désagréablement, que, comme il abusait un peu de l’excessive complaisance de la grande-maîtresse, celle-ci vint à lui dire : “ Eh ! monsieur, qui vous en priait ? „ À ce trait, le niché Plantamour ne put réprimer un fol éclat de rire, dont Fiersec fut, pour le

  1. On se souvient que c’est un meuble de boudoir.