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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/168

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MONROSE


corps ; car, au rebours du Français, l’Allemand affecte toujours d’honorer beaucoup chez autrui l’attribut dont il peut lui-même tirer quelque orgueil. Un noble allemand, en prononçant le nom d’un égal par la naissance, ne pense point à l’individu qui a pu s’avilir, mais à la famille qui est considérée, et ce préjugé vaut bien sans doute la philosophique méchanceté dont chez nous on se pique en pareil cas… Un mot encore au sujet de votre altière conquête : vous daignâtes l’avoir ? — Eh mais… quel moyen de m’en dispenser ! — Non ! dis-je en me levant furieuse, votre sale roman ne peut plus être écouté ! Si quelque mendiante couverte de haillons vous demandait la passade au lieu d’aumône, je vous vois homme à la servir sur une borne en plein jour. — Que je suis malheureux ! Daignez m’écouter, de grâce !… »