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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/208

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MONROSE


cause d’un caquetage qui troublait ses spirituelles jouissances. Tel était le tableau dont l’hostile Floricourt ne pouvait s’arracher, et qu’elle mourait d’envie de rendre tragique, mais dont Belmont, d’un autre caractère, avait eu le bon sens de beaucoup s’amuser.

« Cependant le temps où j’avais été seul, ne s’était pas vainement écoulé pour moi. J’étais arrangé dans une jolie pièce entre les deux chambres à coucher. Quel voisinage pour un malade de mon espèce ! J’avais aussi vu le docteur. Mon état n’annonçait pas devoir devenir aussi rigoureux que la promptitude des accidents semblait m’en avoir menacé. J’étais dispensé de la saignée. On me bornait à la stricte observation des remèdes et du régime, le tout, au surplus, secondé d’une imperturbable continence ; c’est-à-dire qu’on me condamnait au supplice de Tantale. Que dis-je ! Tantale n’avait que faim et soif : je brûlais d’un double et réciproque amour ! Ah ! j’étais bien plus à plaindre !

« Puisque je vous ai promis, ma chère comtesse, d’être vrai sans réserve, il est nécessaire que je vous conte quel étrange conseil se tint entre ces dames et moi dès le premier soir de notre société nouvelle. Floricourt prétendait que