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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/209

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MONROSE


nous devions passer tous trois la nuit ensemble qu’il était généreux de me prouver qu’on m’aimait assez pour vouloir partager ma disgrâce, et que lorsque tout serait commun entre nous, on procéderait de même en commun à la cure. Belmont rejettait bien loin cet avis extravagant.

« — Le vôtre ? interrompis-je ; vous étiez, je gage, pour coucher ? — J’étais, je vous l’avoue, étrangement combattu. Je détestais, il est vrai, l’idée criminelle d’empoisonner deux femmes qui me montraient à l’envi tant d’amour ; mais elles étaient si désirables ! et comment me persuader que dans un état de perpétuelle tentation, tôt ou tard quelque instant d’oubli ne me rendrait pas coupable envers elles d’une galante ingratitude ! Leur libre volonté m’aurait sauvé la honte d’une aussi perverse faiblesse. — Hommes ! hommes ! ne pus-je m’empêcher de m’écrier, que vous êtes au-dessous de nous ! » Monrose poursuivit :

« Après un débat assez vif, où d’ailleurs j’étais neutre, Floricourt, dans un moment de fougue, allait trancher la difficulté ; déjà debout et me tenant la main, elle m’entraînait chez elle ; mais, à l’instant Belmont se jette entre nous : « Non, non, Floricourt, tu ne