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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/311

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MONROSE


être traité plus mal encore au prix d’avoir été plus criminel ! »

« Puisqu’il put échapper un sourire à l’offensée elle-même, sans doute il était bien permis aux spectateurs d’éclater. Ce fut avec d’autant plus de besoin de ma part, que l’espiègle Mimi me faisait voir, assez loin du canapé, la place où certain pied, réparateur des sottises de la main, avait anéanti, non la chimérique araignée, mais les précieux éléments de quelque possible arc-boutant de la diplomatie.

« Un pharaon, taillé par le comte, remplit le reste de la soirée : les robins n’y furent point heureux, mais leurs belles jouaient si mal ce jeu-là, qu’elles faillirent faire sauter la banque. Le tailleur était trop galant pour arguer de fausses cornes ces dames, dont l’une le dédommageait déjà par sa complaisance à faire très-bien, comme on sait, d’autres cornes au boudoir. Le jeu finit à minuit : j’eus l’aubaine de reconduire madame de Liesseval, avec qui je ne pus me dispenser de me conformer aux usages. « Rancune tenante, au moins, » me dit-elle au pied de son escalier. La présence du pointilleux cousin, qui se trouvait à l’affût, m’empêcha de répliquer par quelque épigramme. »