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MONROSE

« — Oh ! la vilaine ! ne put s’empêcher de dire, quoiqu’en riant, la folle Mimi. Certes, mademoiselle Nicette, vous me donnez une belle preuve de votre amour prétendu ! C’était bien la peine d’en faire tant d’étalage dans ce cabinet ! et je suis singulièrement payée d’y avoir pris un peu d’intérêt ! » Quant à moi, je n’avais qu’un moyen de laver mon injure. Je songeais à l’employer, lorsque Mimi elle-même m’y excite. Elle est doublement intéressée à me voir occuper la terrible Nicette, qui déjà se disposait à me succéder. Je pare le coup encore une fois. Ce démon qu’on nommait Nicette est jeté dans l’attitude qui convient à ma vengeance… Alors, la rusée créature, avec de bonnes raisons pour ne pas s’abandonner tout à fait à ma discrétion, s’empare du trait et se rend maîtresse de le diriger. Elle est sur le dos, se ployant en demi-cercle, les genoux élevés presque à la hauteur du menton : je n’ai pas de peine à supposer qu’apparemment la singularité de sa conformation exige cette position gênante. Je me résigne, l’idée d’avoir une hermaphrodite m’exalte ; le piquant de notre double rapport, un art qui, pour être différent de celui de l’adorable Mimi, ne laissent pas d’avoir certain mérite ; le désir encore de ramener complétement à moi la capri-

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