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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/35

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MONROSE


pour que vous vous avisassiez enfin que tout était ouvert et que j’allais paraître. — Ah ! vous y avez mis de la finesse, mademoiselle : eh bien, vous allez encore me payer cela. »

Comme nous n’avions aucunement envie que cette explication eût plus de suite, nous passâmes sans affectation devant le cabinet, et je dis presque haut : « Je me trompe fort, ou votre Rose est là-dedans en bonne fortune avec quelqu’un de mes gens. C’est un peu leste ! » Mais, nous ne fîmes pas semblant d’être plus au fait.

À peine avions-nous fait trente pas, que le coupable se montre en face et fredonnant une ariette d’un air fort naturel. Il ne pouvait être déjà là sans avoir fait, excessivement vite, un grand détour. Nous rîmes beaucoup. « J’allais vous chercher, mesdames, dit-il, sans penser d’abord que nous pouvions rire de lui ; je vous supposais au cabinet de charmille… — En effet, interrompis-je, nous avons failli nous y arrêter. » Nous éclatâmes pour le coup : il ne fut plus notre dupe, et ne songea qu’à briser sur les détails de notre promenade. Nous rentrâmes ensemble : ni la baronne ni lui ne parurent à leur aise le reste de la soirée.

À l’heure où l’on se sépara, un serrement de main significatif m’annonça que mon aimable