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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/358

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MONROSE


ce que M. de Moisimont imagina pour cet objet : « Il faut, dit-il, nous rabattre tous, après le spectacle, au Palais-Royal ; nous y souperons chez le meilleur restaurateur, et puisque plus on est de fous, mieux l’on rit, nous prendrons chez elle, en passant, madame la baronne de Flakbach. »

« Au nom de Flakbach, je frémis, et de même que l’infortuné Belphégor, qui ne songeait qu’à déguerpir dès que la funeste Honesta lui faisait soupçonner sa présence, j’étais prêt à faire retraite ; mais l’adroite Mimi, qui devinait également et mes raisons et celles de son époux ; Mimi, qui, sans aimer son mouton, comme on sait, et l’équipant de toutes pièces, trouvait cependant très-mauvais qu’on l’occupât ailleurs ; l’amoureuse Mimi d’un coup d’œil m’ordonne de rester, et rompant tout net en visière au trop galant Moisimont : « Point de Flakbach ! dit-elle d’un ton de maîtresse, ou je me renferme chez moi. Passe pour souffrir entre quatre murs, parce que je suis étrangère, une personne aussi décriée ; mais la soirée est belle, je voudrai me promener au jardin ; or je ne voudrais pas pour une couronne qu’on me vît en public avec cette femme-là ! — Mais, m’amour, déjà plusieurs fois… — Je n’étais pas au fait ; il n’y a qu’un cri