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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/364

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MONROSE


votre petite infamie, sans causer le plus affreux scandale, et peut-être quelque catastrophe. La bonne madame Des Voutes était glacée d’effroi. — Est-il bien possible, répondis-je d’un ton un peu persiffleur, que nous ayons ainsi failli de nous compromettre pour avoir hasardé de faire une pauvre petite fois, à la dérobée, ce que vous regrettez si fort, mon cher comte, qu’on ne puisse recommencer dix fois par jour ! » Ma note ne le déconcerta point : elle fit seulement dégénérer en pourparler assez gai notre éclaircissement, qui avait débuté par une espèce de mercuriale. « Je vous entends, répliqua mon homme ; eh bien, chevalier, en me démasquant, vous venez d’avancer beaucoup une négociation qui motive la visite que j’ai l’honneur de vous faire. Nous sommes, à ce qu’il paraît, de la même étoffe, mon cher ami : je ne fais donc plus de façons avec vous, et vais vous parler à cœur ouvert. J’ai pour votre folle conquête un caprice de la dernière vivacité, qui me tracasse, qui me tue. Je serais bien malheureux si votre arrangement était une passion. D’abord, je vous prédis que vous en seriez la dupe. Je vois madame de Moisimont en suspens entre deux tourbillons dont l’un ou l’autre vous l’enlève également : ou l’ambition, une fois assise sur