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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/365

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MONROSE


quelque fondement solide, fera de cette femme ardente le plastron des premiers commis, du conseil et des ministres ; ou gâtant de ce côté-là toutes ses affaires, et cédant à son tempérament, que son mari lui-même assure n’avoir point de bornes, elle sera le volant de tous les beaux, les roués, les illustres de notre capitale. Bien fou, bien sot alors qui serait attaché tout de bon à cette orgienne. Vous la possédez, mon cher, dans un moment précieux, mais qui ne peut durer : je suis un homme perdu, si vous n’êtes pas assez généreux pour me laisser incruster mon caprice dans le très-petit espace que je vois être encore à notre disposition. Que dis-je ! vous me devez peut-être ce dont je viens vous supplier, puisque c’est moi, moi seul, qui retiens depuis quinze jours l’écervelé d’époux, ridiculement en pastorale avec notre virulente Flakbach, et tout près de conclure. Il ne l’aura pas plutôt approchée, qu’il faudra fuir comme un serpent sa charmante moitié… » À cet égard, je rassurai le comte : je savais de Mimi que son plan était fait, et que le mouton, fût-il heureux ou malheureux à la loterie de madame de Flakbach, cette liaison serait désormais le prétexte de refuser net au petit volage la jouissance du privilége conjugal. « À la bonne

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