Aller au contenu

Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/383

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
128
MONROSE


dignité du comte tiraient Mimi d’un fort mauvais pas. Nicette et le baron coururent à l’instant chez M. Des Voutes : ils y trouvèrent les époux en paix ; mais M. Des Voutes donnait fort tranquillement ses ordres pour qu’on pût partir sous trois heures. Il n’avait en effet aucune affaire à Paris, où c’était purement par complaisance pour sa femme qu’il avait suivi ses amis. On eut beau raconter à cet homme la prétendue vérité des poches ; il dit pour toute réponse : « Je ne me mêle point des affaires d’autrui : on voudra bien ne point se mêler des miennes ; mais je suis fort occupé : serviteur ! » Après cette courte audience, donnée dans l’antichambre, il se renferma.

« Cependant le petit Moisimont n’était pas fort à son aise. Son appartement était commun avec celui de ce terrible homme qui paraissait en vouloir à ses oreilles : il fallait se revoir. Autre embarras : madame de Moisimont se croyait offensée et sous ce point de vue, elle faisait, rancune tenante, cause commune avec son mari. « Je parlerai, dit-elle, à ce cheval de carrosse de Des Voutes. Quant à vous, monsieur (à son mari), vous mériteriez bien qu’abandonnant absolument tout ce que j’ai mis ici pour vous sur le tapis, je m’éloignasse avec mon