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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/569

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MONROSE


lafré à faire horreur, s’est assis sur l’herbe, étanche comme il peut son sang et blasphème. Quant à l’infortuné commandant, il n’a plus besoin d’aucun secours.

« Enfin nous avons remis sur pied la voiture. Nous y plaçons comme nous pouvons la dépouille mortelle de M. de Belmont. Je fais alors avancer le fiacre, qui attendait en dehors de la porte Maillot. Pour distraire de toutes conjectures le conducteur, étonné d’une nouvelle combinaison qui montre un homme de moins, une femme de plus et la physionomie d’un tiers fort changée, je glisse un double louis. Le cocher reçoit pour lors sans difficulté, dans sa voiture, la débile madame de Salizy ; j’y fais monter aussi le hideux la Bousinière, ne voulant pas laisser libre un tel homme, quand il est maître de notre secret ; enfin je monte moi-même, laissant à Chonchon mon cheval. Mon cher maître a le courage de prendre place à côté du mort dans le cabriolet, qu’il est d’autant plus naturel de fermer de ses persiennes, qu’une légère pluie commence à tomber. Nous reprenons dans cet ordre la route de la lointaine demeure d’où l’onde et la nièce sont sortis le matin sous de si sinistres auspices ; nous y arrivons sans aucun fâcheux événement. »