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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/58

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MONROSE


monde, de l’air le plus gracieux, une profonde révérence.

« Cependant madame de Folaise ne tarissait pas sur le chagrin qu’aurait l’abbé de n’avoir pas été témoin de ma visite ; sur le plaisir que j’aurais à faire connaissance avec un aussi charmant garçon que l’abbé ; sur celui qu’il aurait lui-même à faire la mienne. Puis, pour moi, des compliments à me faire perdre contenance ; et le lourd encensoir de passer par chaque main pour m’enfumer. Enchérissant encore, le merveilleux président venait d’accoucher d’un impromptu sur le bonheur qu’avait Vénus (Folaise) de voir ramener Mars (moi, si vous voulez bien me le permettre) à ses pieds, par les mains de l’Amour, qui, pour le coup, n’était que votre cocher, lequel ne ressemble guères à l’Amour, avec sa large carrure et ses épaisses moustaches. Je ne sais de quoi cette diablesse de baronne pouvait s’être vantée… — Eh mais ! interrompis-je, tout au moins d’espérer, peut-être aussi d’avoir été plus heureuse, quoique son ancien triomphe ait été bien peu de chose… — Y penser, répartit finement le conteur, ce n’est pas rappeler le plus beau trait de notre vie. — C’est la vérité : poursuivez[1].

  1. V. dans Félicia, partie 3e, c. II, le détail de cette aventure.