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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/587

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MONROSE


n’aurait pu sans doute percer jusque dans le pavillon principal, sans mes femmes, qui, se croyant du moins légitimement acquis un droit d’aubaine sur les subalternes, avaient hautement murmuré contre la baronne, faute d’être assez justes pour se rappeler que nous ne disions mot quand ces friponnes jouaient bien elles-mêmes à nous user les maîtres jusqu’à la corde ! Il y eut quelques cailletages à propos de tout cela.

Ma baronne, que j’aimais toujours bien, sans toutefois l’approuver en tous points, se déplut dans notre séjour et me demanda la permission de le quitter. C’était une perte. J’en fus vivement affligée. Après avoir combattu son dessein avec toute la chaleur de la politesse et de l’amitié, voyant que je n’étais pas la plus forte, je me désistai de mes instances, et tout juste après les huit jours que durait ordinairement chaque passion de mon amie, elle partit, abandonnant définitivement l’héroïque Lebrun à la cabale des mansardes.

D’Aiglemont et Garancey reconduisirent la déserteuse jusqu’à l’endroit où mes chevaux la mettraient à portée de la poste. J’ai su de ces messieurs, à leur retour, qu’au moment de la séparation, cette tendre femme, également