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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/636

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MONROSE


lat, voulut bien s’éclipser. Le dîner fut suivi d’une promenade en calèches et à cheval, où j’eus le plaisir de faire connaître aux nouveaux venus les beaux sites de mon séjour enchanteur. Nous rentrâmes pour donner un superbe concert ; nous y fûmes aidés par les excellents musiciens du comte-chanoine. Celui-ci nous y étonna doublement par la beauté d’une symphonie de sa composition et par la perfection d’un concerto qu’il exécuta sur la flûte. Frédéric et Widling, dans leur temps, n’ont pu jouer mieux de cet instrument si mélodieux, si simple, et cependant si fécond en ressources.

Ce fut ensuite dans un canevas imaginé par madame de Garancey que s’ajusta bien naturellement le retour subit du cher Monrose. Il tombait des nues sur la scène, à travers une troupe fort embarrassée de donner une représentation impromptu, quand manquait l’unique acteur chargé d’un des principaux rôles. On se fait aisément une idée de ce que ce cadre pouvait renfermer d’obligeant, et pour les nouveaux spectateurs, et pour le charmant individu lui-même qu’on regrettait, dont on affleurait adroitement la position, mais qui, se montrant tout à coup, jetait le théâtre et les loges dans l’ivresse de la joie. C’est ainsi que madame de