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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/653

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MONROSE


perfétation d’une rage de plaisir n’avait pu se frayer qu’à peine un chemin dans notre tourbillon, par certain mezzo termine dont encore toutes ces dames ne s’étaient point également accommodées. J’étais bien sûre, par exemple, que la jeune marquise et la délicate Aglaé n’avaient à la rigueur, sur ce croustilleux article, ni la condescendance d’une Liesseval, ni la facilité d’une Garancey. Celle-ci, soit dit en passant, avait failli, pour cela même, se brouiller avec Saint-Amand, qui blâmait fort cette extension de licence philosophique. En revanche, le prélat, devenu capricieux depuis qu’il entrait dans son automne, et le grand-chanoine, capable de tout, faisaient le plus grand cas d’une Vénus à qui l’on pouvait sacrifier plus d’un autel. D’Aiglemont, un peu caustique, mais sans méchanceté, parlait bien quelquefois de l’abus qu’il était possible de faire du trop de douceur de l’attrayante Belmont : d’Aiglemont était un ingrat ; c’était son oncle et lui qui l’avaient un peu pervertie ; mais du moins l’oncle ne disait mot. Quant au grand-chanoine, il était scandaleux. Il avait fait de son Armande une audacieuse élève ; et qui eût laissé faire l’instituteur, eût bientôt appris que, pourvu que Sa Révérence trouvât des Nicomèdes, elle était toujours prête

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