prirent. Elles étaient en amazones à demi masquées
de leurs cravates remontées et de leurs
chapeaux rabattus. À la sortie, au moment où
l’illustre baronne allait mettre le pied dans un
remise d’emprunt, Mimi se trouvait là pour
l’apostropher d’une volée de coups d’une badine
assez ferme. En même temps, la vigoureuse
Adélaïde prenait la même liberté sur les épaules
et le nez du sieur Rosimont. Le scandale de
cette scène allait perdre infailliblement nos extravagantes,
si leur tournure et leur courage
ne leur eussent fait trouver de nombreux partisans
dans la foule des spectateurs : une voiture,
gardée par un ami sûr, les attendait ; on protégea
leur retraite ; elles purent s’évader sans
tomber sous les mains de la police, et rien de
fâcheux ne leur arriva. Mais Mimi surtout ne
se croyait pas assez vengée. Sa première expédition
n’avait pour but que de déclarer une implacable
guerre, dans laquelle on n’en voulait à
rien moins qu’à l’exécrable Flakbach ; Adélaïde,
fort irritée contre le perfide Rosimont, et excitée
par sa folle amie, se livra volontiers aux
mêmes fureurs. Voici ce que, dès le même soir,
l’une et l’autre écrivirent à leurs ennemis.
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MONROSE