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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/77

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MONROSE


senté par un intelligent grison, qui mettait de l’amour-propre à ce que, renvoyant mon monde avec la voiture, je voulusse bien agréer son seul ministère.

« Il pouvait y avoir environ une demi-heure que j’étais, sans lumière, étendu dans un lit, plus commode, il est vrai, pour veiller agréablement que pour dormir, lorsque, ma porte venant à s’ouvrir, je vis paraître Sylvina galamment coiffée de nuit, mais du reste totalement nue. Elle tenait, d’une main, une chemise ployée, et de l’autre un bougeoir. Son entrée m’avait offert la vue de toutes ses beautés de face ; le soin qu’elle eut de bien fermer après elle, me mit également en confidence de toutes celles de revers. Tout cela, je l’avoue, me parut étrangement conservé, et produisit sur mon ardente imagination l’heureux effet qu’on devait s’être promis de ce raffinement de coquetterie. À l’instant les flambeaux, les bras, les girandoles, tout est éclairé. Moins sûre du pouvoir de ses charmes, madame de Folaise les aurait-elle exposés au danger d’une si grande lumière ?

« Elle vient enfin à moi, brûlante et légèrement colorée, de la tête aux pieds, du vif incarnat de la lubricité touchant au moment du plaisir. « Monrose, dit-elle, je n’ai pas voulu te