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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/790

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MONROSE


France, à cause de la mésintelligence qui régnait entre les deux couronnes ; mon fils avait été sur le point de renoncer à prendre un logement chez milord, au prix du sacrifice de ce qu’il regardait comme un devoir agréable.

« Dès ce moment il y eut chez nous deux partis. Notre mère, un peu gênée par l’air grave et supérieur de son gendre, se mettait volontiers du côté des gens qui n’étaient pas contents de lui. D’ailleurs elle était aïeule : pouvait-elle n’avoir pas pour son adorable petit-fils la faiblesse de l’âge et de la parenté ! Quant à mistress Brumoore, son rôle familier était de nous aigrir amicalement, en relevant avec soin les tracasseries, à la vérité continuelles, de la part du trop Anglais Sidney. Celui-ci reprochait sans cesse à son ci-devant pupille de s’être horriblement francisé à cette école de mousquetaires. Monrose, qui n’était plus un enfant, mais qui aurait bien voulu n’engager jamais que d’amusantes querelles, se défendait gaîment de devenir aussi ridicule que tel, que tel, que tel, et le plus souvent ceux qu’il raillait ainsi se trouvaient être des apprentis hommes d’État pour lesquels, à ce titre, l’austère lord avait la plus haute estime. Monrose s’égayait avec plus de succès aux dépens de nos gauches agréables,