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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/791

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MONROSE


de nos enthousiastes maquignons, de nos bizarres parieurs et de nos célèbres voluptueux ; mais alors encore on lui faisait un tort d’être bon plaisant, et l’on tirait de désobligeants pronostics de tant de talent pour le persifflage. C’était, en revanche, à qui de ma mère, de mistress Brumoore et de moi consolerait le mieux, en petit comité, notre bon enfant, dont surtout j’étais folle.

« Cependant, malgré toutes ses cajoleries, mistress Sara ne se faisait guère aimer de mon fils ; il me soutenait que cette femme était fausse, et qu’elle pouvait, en secret, analyser avec milord ce qu’il ne goûtait point chez nous, tout aussi bien qu’avec nous, pour se rendre agréable, elle l’épluchait lui-même. Mais je combattais fortement cette prévention ; j’allais, dans mon erreur, jusqu’à désirer qu’un jeune étourdi qui me semblait convoiter indistinctement toutes les femmes, s’apprivoisât enfin avec mon excellente amie par la magie d’une galante familiarité. Ce désir de ma part ne fut point satisfait. Monrose, par ses confidences, me prouvait que non-seulement une austère gouvernante, bien plus âgée que lui, mais que même aucune de nos sentimentales ne viendrait à bout de l’embarquer pour l’ennuyeux voyage d’un roman à

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