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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/840

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MONROSE


justifiée par l’impossibilité qu’un galant, surpris au lit de sa propre mère, pût se permettre aucun éclat. D’après le billet de sir Georges (je venais d’en faire le précis à ma sœur), il était clair que cet ami de Kinston avait conté à celui-ci son malheureux duel et nommé son adversaire, et que, dans sa réponse, Kinston avait imprudemment compromis mon neveu : c’était la source d’une affaire nouvelle inévitable, et qui ne finirait peut-être que par la mort de l’un des deux ennemis.

Je voulais aussi sonder, dès le lendemain matin, les sentiments de Monrose au sujet de miss Charlotte, et juger, d’après ce qu’il m’en dirait, s’il convenait qu’il sût ou qu’il ignorât qu’on se proposait de la marier avec sir Georges. La position de tous les intéressés était bien critique.

Quittant enfin ma sœur, je la priai de ne rien faire que de concert avec moi. Quant à la jeune personne, j’étais d’avis qu’au plus tôt on la mît dans un couvent jusqu’à nouvel ordre. Charlotte était catholique ; son père, Irlandais et de cette religion, avait obtenu à Bruxelles que sa femme, protestante, abjurât : leur fille avait été baptisée selon le rite romain. Sidney, quoique cela ne lui plût guères, avait respecté les dispo-