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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/841

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MONROSE


sitions d’un père et d’une mère, et sa nièce avait été élevée (autant que son séjour en Angleterre le comportait) dans la pratique de la religion de ses auteurs. Disons tout de suite que cet enfant si faible à douze ans, quand l’amour et le plaisir la séduisirent, n’avait depuis cessé de montrer un caractère d’une énergie et d’une constance admirables. Elle s’était dès lors vouée dans le cœur à l’aimable Monrose… Si cet invariable choix, qu’elle n’avait jamais pris la peine de dissimuler, ajoutait beaucoup aux déplaisirs de son oncle, du moins celui-ci se félicitait-il secrètement de tant de vertus. Lecteur, je vous vois sourire ! Sachez d’abord que milord ignorait parfaitement à quel point sa nièce et Monrose s’étaient engagés. Il ne croyait qu’à quelques étourderies réciproques, suffisantes pour lui avoir fait dire dans le temps que Monrose avait mis le déshonneur et le désordre dans sa maison. Quant à ces extrémités criminelles où l’ingrate et parjure gouvernante avait eu la lâcheté de se vanter d’avoir surpris les deux enfants, Sidney renvoyait cette accusation à la masse des horreurs supposées qu’avait en effet à moitié démenties la vérification du crime de milady. N’était-ce pas Monrose, son propre fils, qu’on avait promis de faire surprendre avec