le carreau. — Monsieur ! m’étais-je déjà vivement
écriée. — Chut ! interrompit Monrose d’un
ton qui, sans être impératif, m’en imposa pourtant…
— Et vous a-t-il dit, mon cher Senneville,
quel est cet ennemi ? — Je l’ignore.
L’honnête mais dissimulé personnage dont il
s’agit, ne connaît pas la douceur des épanchements.
Je sais seulement que, vaincu dans une
première action, il a de cette disgrâce la rage
dans le cœur : il veut s’en venger ou périr.
— Quittons-nous donc : il est malheureux pour
moi que Senneville se trouve aussi être l’ami
de sir Georges Brown. — Vous le connaissez ?
— C’est contre moi… — Juste ciel ! »
Senneville, frappé comme d’un coup de foudre, va tomber dans un fauteuil… troublé… suffoquant… « Chevalier… de grâce… êtes-vous mon ami ! — De tout mon cœur ! — Écoutez-moi… mais non… non… il faudra que j’y sois… j’y serai, mon cher… — Songez, Senneville, que l’affaire est de nature à ne comporter aucun accommodement… — Je le sais… Elle est à mort… oui… Que je suis malheureux !… C’est à Brest, mon cher, après la paix d’Amérique… Il n’y a qu’un an, c’est là que j’ai connu Brown. Nous avons été liés, comme on l’est dans la garnison et les ports avec les étrangers