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MONROSE


qui nous recherchent… Le hasard me fait descendre dans son hôtel… — Il a donc bien peu d’amis, cet Anglais, s’il faut qu’un passant soit pris au bond… — Sur ma foi, chevalier, Brown n’est pas un ami nécessaire à mon cœur… mais bien vous… C’est entre Monrose et sir Georges !… et c’est moi qui dois être témoin !… Ah ! que plutôt… Je vous quitte… Madame ayez de l’indulgence pour mon égarement… Ne vous suis-je pas odieux ? Moi, témoin !… » Il se jette éperdu dans les bras de mon neveu. Ces deux êtres si sensibles demeurent longtemps enlacés, leurs larmes se confondent, les miennes ruissellent ; je me sens mal ; je sonne, mes femmes accourent… « Je ne devais rien dire, s’écrie Monrose. Que de mal j’ai fait par mon indiscrétion ! — La faute est à moi seul !… C’est moi, moi qu’un mauvais génie amène ici !… Leur témoin ! ne représenté-je pas, dans cette maison, un ambassadeur de mort ?… Je m’abhorre ! Adieu, chevalier. — Adieu, Senneville. Dites cependant à sir Georges que, pour notre combat, je n’avais pas cru devoir engager un témoin… Dites-lui que je ne comptais pas même envoyer mon valet de chambre… — Il faut qu’il y vienne, mon cher… Il y aura celui de Brown, le mien et moi… — Une grâce ? ne me la refusez pas ! — Ordonnez, mon