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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/909

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MONROSE


cher lecteur, vous faire un fort gai chapitre du brusque revenant-bon que valurent à Senneville sa louable conduite, ma reconnaissance et surtout notre sympathie mutuelle. Mais comment figurerait le récit d’une capricieuse passade à travers les grands intérêts dont je tâche présentement de vous occuper ! Laissez-moi donc tirer le rideau sur l’historienne et le nouveau venu. Que ce qui peut se passer entre eux pendant une heure ne détourne point votre attention : vous la devez tout entière aux diverses impressions que fait éprouver dans ce moment, à milady Sidney, la confidence des dangers et des succès de son fils, d’où résulte un si grand changement dans les objets de la mission pour laquelle ma sœur a quitté Londres.

À peine le très-aimable Senneville venait-il d’être heureux (je ne dis rien de moi), qu’on annonça Saint-Amand et sa sœur. Celle-ci était en larmes.

« Eh ! bon Dieu ! qu’as-tu donc, ma chère Aglaé ? — C’est décidément la petite-vérole qui va se déclarer chez madame d’Aiglemont, répondit le frère, lui-même fort triste. Ma sœur, pour ne point s’éloigner de son amie, avait bien prétendu que dès l’enfance elle fut légèrement atteinte de l’affreuse contagion ; moi, qui me