Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/926

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
159
MONROSE


malade à Paris, et qu’il y accourût à cause d’elle, ignorait pourtant les dangers et n’était pas homme à faire le Caton avec une charmante actrice de Londres, probablement aussi peu dragon de vertu que celles de Paris, — notre Persée, dis-je, tenait aussi un roman tout prêt : il devenait, lui, le fils unique d’un riche négociant de Marseille ; en conséquence, le ruban rouge avait subtilement disparu de la boutonnière ; la petite cour galante avait commencé. Vers le jour, l’Andromède avait été frappée à son tour de cette figure d’une rare beauté. Des manières si délicates ! des propos si séduisants, si gais sans manque de respect ! si voluptueux sans indécence !… Il était si intéressant, l’homme enchanteur qui, pour un fils de négociant, avait exposé si militairement sa vie ! ce chapeau percé d’une balle maudite réclamait tant de reconnaissance ! et surtout l’adorateur était dans une opposition si favorable avec cet autre séducteur, ce perfide Monrose qui semblait ne s’être assuré de nouveau du cœur d’une ancienne maîtresse que pour la trahir à l’instant, que pour la déchirer par l’affectation d’un insultant intérêt !

Qu’en pensez-vous, cher lecteur ? et jugerez-vous miss Charlotte impardonnable, si je vous