Page:Nerval - Élégies nationales et Satires politiques, 1827.djvu/103

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Nous avons au parterre envoyé des Romains.
En vain quelques railleurs attaquaient notre empire,
Nous les avons, sous main, muselés sans rien dire.
Rien ne peut maintenant borner notre crédit ;
Sur le ventre fondé, nourri par l’appétit,
L’appétit, roi du monde, et d’autant plus terrible
Qu’il cache au fond des cœurs sa puissance invisible.


LE CADET.

Je conviens qu’un tel sort peut avoir des appas ;
Mais un abîme s’ouvre, et bâille sous vos pas :
La France trop long-temps a tremblé sous un homme ;
Son pouvoir abattu….


M. DENTSCOURT.

Mais il faudra voir comme.


LE CADET.

Eh bien, nous le verrons ; il n’est pas très-aimé ;
Le peuple, contre lui dès long-temps animé,
Portant au pied du trône une plainte importune…


M. DENTSCOURT.

Et comptes-tu pour rien César et sa fortune ?
Me comptes-tu pour rien moi-même ? et nos amis,
À nos moindres désirs ne sont-ils pas soumis ?