Page:Nerval - Élégies nationales et Satires politiques, 1827.djvu/13

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Le disciple comme le maître
Se verront réunis dans ses liens glacés ;
Il suffit, pour s’en rendre digne,
D’aimer la patrie et ses droits,
Et sa lâche fureur étouffera la voix
Du faible passereau, comme celle du cigne.

*

Pour mon noble pays, dont il voudrait ternir
La liberté, les lois, l’histoire,
J’avais conçu pourtant un plus doux avenir ;
Mon espoir quelquefois y répandit la gloire,
Et crut y découvrir ces tableaux de victoire,
Dont la morte splendeur n’est plus qu’un souvenir ;
Mais, plus tard, j’écartai ces images flatteuses,
Et, modeste en mes vœux, que je plaçai plus bas,
Je rêvai seulement (que ne rêve-t-on pas ?)
Que la France était libre, et qu’elle était heureuse.

*

Était-ce trop ? — Hélas ! j’oubliais ses malheurs,
J’oubliais cete ligue à sa perte acharnée,