Page:Nerval - Élégies nationales et Satires politiques, 1827.djvu/15

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Bercés dans un songe de gloire ;
Ainsi qu’aux temps passés, nous nous croirons vainqueurs,
Et pour un avenir nous prendrons leur mémoire.

*

Mais non, craignons plutôt d’endormir nos esprits
Sur les dangers qui nous menacent :
Que d’autres images se placent
Dans tes énergiques écrits !
Que devant nous, surpris en sa marche perfide,
Le crime comparaisse, hypocrite et livide ;
Qu’à l’aspect effrayant de ses sombres projets,
Dans tous les cœurs vraiment français
Le patriotisme s’éveille !
Qu’on s’écrie : Il est temps ! Il est temps ! Et, tout bas,
Que la voix du Sergent murmure à notre oreille
Ces mots : Dieu, mes enfans, vous donne un beau trépas !