Page:Nerval - Élégies nationales et Satires politiques, 1827.djvu/19

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’histoire seule un jour, trop faiblement peut-être,
En dira la merveille aux siècles à venir.
C’est alors qu’on verra dans ses lignes sanglantes
Les actions des preux s’éveiller rayonnantes…..
Puis des tableaux de mort les suivront, et nos fils
Voyant tant de lauriers flétris par des esclaves,
Demanderont comment tous ces bras avilis
Purent en un seul jour dompter des cœurs si braves ?

*

Oh ! si la lyre encor a des accens nouveaux,
Si sa mâle harmonie appartient à l’histoire,
Consacrons-en les sons à célébrer la gloire,
À déplorer le sort fatal à nos héros !
Qu’ils y puissent revivre, et si la terre avide
Donna seule à leurs corps une couche livide,
Élevons un trophée où manquent des tombeaux !

*

Oui, malgré la douleur que sa mémoire inspire,
Et malgré tourtes maux dont son cours fut rempli,