Page:Nerval - Élégies nationales et Satires politiques, 1827.djvu/42

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Livrèrent, sans combats, au joug des ennemis
Leurs concitoyens intrépides,
Contre nos légions, en vain les potentats
Eussent amoncelé des millions de soldats….
Loin des nobles remparts promis à la vengeance
On eût vu, sans honneur, s’éloigner leurs drapeaux,
Ou leur barbare espoir n’eût conquis dans la France,
Que des prisons et des tombeaux.

Infructueux efforts des braves !
Coups d’un bras affaibli, dont le glaive est brisé !
Derniers élancemens d’un courage épuisé,
Qui se débat dans les entraves !…
Que pouviez-vous, hélas ! contre le sort cruel,
Quand il eut prononcé son arrêt inflexible ?….
La chute est belle, mais terrible
Pour celui qui tombe du ciel !

Ô Français ! cette lutte avec la destinée,
Conserva cependant votre honneur tout entier ;
Et plus d’une grande journée,
Vint joindre à des cyprès un éclatant laurier :