Page:Nerval - Élégies nationales et Satires politiques, 1827.djvu/43

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Jamais, en vos jours de victoire,
Il n’eût été si noble et si bien mérité,….
Tant votre défaite eut de gloire,
Votre chute de majesté !

III.

Mais silence ! silence ! une imposante image
Se déroule devant nos yeux ;
L’aigle national, précipité des cieux,
Se débat au sein de l’orage ;
Frappé d’un trait empoisonné,
Bientôt il roule dans la poudre,
À son ongle échappe la foudre,
Et son front s’est découronné.

Ne cherchez plus aux cieux le héros, que naguère
Le sort intronisa roi des rois de la terre ;
Ce sceptre colossal est tombé de ses mains :
Et l’on ne verra plus, au signal qu’il leur donne,
Se prosterner devant son trône,
toute une cour de souverains.