Page:Nerval - Élégies nationales et Satires politiques, 1827.djvu/53

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Il faut, pour m’outrager, attendre mon trépas,
L’enfer est contre moi, mais ne prévaudra pas. »

LA VOIX.

Audacieux mortel, quelle est ton espérance ?
Ta main paralysée abdiqua la puissance,
Songes-tu maintenant ?…

NAPOLÉON.

Pourquoi dissimuler ?…
Au bruit de mon réveil, l’univers peut trembler !

LA VOIX.

L’univers,… il rirait de ta vaine menace.

NAPOLÉON.

Le succès, je l’espère, absoudra mon audace ;
Et tel événement, en servant mes projets,
Peut me placer plus haut que je ne fus jamais.

LA VOIX.

Eh ! si toujours ton cœur à la couronne aspire,
Si c’est par lâcheté que tu quittas l’empire,
Honte à toi !…

NAPOLÉON.

Non ; plutôt honte à mes ennemis !