Page:Nerval - Élégies nationales et Satires politiques, 1827.djvu/55

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La foudre, le géant, qui d’une âme timide
Paralysent les faibles pas,
Ne sont rien pour l’homme intrépide
Dont l’esclavage est le trépas :
Le péril qui l’attend, s’il veut briser sa chaîne,
Ne fait, en l’indignant, qu’aiguillonner son cœur ;
Qu’importe que la mort du vaincu soit la peine,
Si le sceptre et la gloire est le prix du vainqueur.

Bien plus,… de son courage, ou bien de sa vengeance,
Si déjà tout un peuple attend sa délivrance,
Un noble sentiment par l’honneur inspiré
L’appelle vers ceux qu’on opprime ;…
Alors hésiter est un crime,
Oser est un devoir sacré !

Par l’oubli des traités on a brisé ma chaîne,
On menace, en ces lieux, mes jours, ma liberté :
C’est du sang qu’il faudra… le sort en est jeté. —
Ah ! mon âme en frémit… mais n’est point incertaine.
L’imprudent qui m’a remplacé,
Aux Français opprimés a dit, pour qu’on le craigne.
« Peuples, prosternez-vous ! je suis roi, car je règne ;
» Votre empereur est renversé. » —