Page:Nerval - Élégies nationales et Satires politiques, 1827.djvu/61

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Sur un rocher désert notre grand capitaine
Du poids de ses malheurs se sentit accablé ;
Et comme lui, plus tard, une plage lointaine
Dévora David exilé !

Que de gloire, que d’espérance
On voit s’éteindre chaque jour !
De la couronne de la France
Que de fleurs tombent sans retour !
Que de mortels de qui l’aurore
Rayonna d’immortalité,
Et dont ce siècle, jeune encore,
Est déjà la postérité !

Un regret plus profond nous a frappés naguère ;
Le modèle du citoyen,
De notre liberté le plus digne soutien,
Est descendu dans la poussière ! —
Mais encore une fois le sol s’est divisé :
C’est une autre fosse qu’on ouvre ;
Près de la terre qui le couvre,
Un nouveau tombeau s’est creusé !
Qu’attend-il ? Quelle autre victime
Doit y descendre cette fois ? —