Page:Nerval - Élégies nationales et Satires politiques, 1827.djvu/64

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Ceux d’un héros plus grand cher encore aux Français ;
Marius indigné contre Rome conspire,
Et César perd la vie en acceptant l’empire.

D’Othello, d’Orosmane, objets de nos terreurs,
Qu’il représente bien les jalouses fureurs !
Que de rage dans leur sourire !
Au fils d’Agamemnon qu’il prête en son délire
Une étonnante vérité !
Rien de lui-même en lui ne reste,
Ce n’est plus Talma…, c’est Oreste…,
C’est Oreste ressuscité !

Et le voilà ! ! ! — Pour lui la tombe s’est ouverte :
La France maintenant peut mesurer sa perte !
Elle voit son cercueil pour la dernière fois :
Où le placera-t-on ? Quelle noble demeure
Garde-t-on pour celui sur qui la France pleure ?
Va-t-il, comme Garrick, dans le tombeau des rois ?
— Non ! le grand homme qui succombe
Est, dit-on, digne de l’enfer ;
L’Éternel le réprouve, et l’Église à sa tombe
Refusera ses pleurs qui se vendent si cher.