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LA GLOIRE.

 
Le temps, comme un torrent, roule sur les cités ;
Rien n’échappe à l’effort de ses flots irrités :
En vain quelques vieillards, sur le bord du rivage,
Derniers et seuls débris qui restent d’un autre âge,
Roidissant contre lui leur effort impuissant,
S’attachent, comme un lierre, au siècle renaissant :
De leurs corps un moment le flot du temps se joue,
Et, sans les détacher, les berce et les secoue ;
Puis bientôt, tout gonflés d’un orgueil criminel,
Les entraîne sans bruit dans l’abîme éternel.

Ô chimère de l’homme ! ô songe de la vie !
Ô vaine illusion, d’illusions suivie !