Page:Nerval - Choix des poésies de Ronsard, 1830.djvu/14

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suffit à chaque peuple de remonter à la source de sa poésie, et à ses traditions populaires, pour y distinguer, et ce qui lui appartient en propre et ce qui lui appartient en commun avec les autres peuples. Ainsi, l’inspiration religieuse est ouverte à tous, et toujours il en sort une poésie nouvelle, convenable à tous les esprits et à tous les temps : c’est ce qu’a compris Lamartine, dont les ouvrages an- noncent à la France une nouvelle ère poé- tique, etc.

Mais avions nous en effet une littérature avant BTalherbe ? observent quelques irrésolus, qui n’ont suivi de cours de littérature que celui de Laharpe. — Pour le vulgaire des lecteurs, non ! Pour ceux qui voudroient voir Rabelais et Montaigne mis en françois moderne ; pour ceux à qui le style de La Fontaine et de Molière paroit tant soit peu négligé, non ! Mais pour ces intrépides amateurs de poésie et de langue fran- çoise, que n’effraie pas un mot vieilli, que n’égaie pas une expression triviale ou naïve, que ne démontent point les oncques, les ainçois