Page:Nerval - Choix des poésies de Ronsard, 1830.djvu/34

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est d’ajouter, ôter, ou changer à loisir ce que la première impétuosité et ardeur d’écrire n’avoit permis de faire ; il est nécessaire de re- mettre à part nos écrits nouveaux nés, les re- voir souvent, et en la manière des ouïs, leur donner forme, à force de lécher. Il ne faut pourtant y être trop superstitieux, ou, comme les éléphans, leurs petits, être dix ans à enfan- ter ses vers. Surtout nous convient avoir quel- ques gens savans et fidèles compagnons qui puissent connoitre nos fautes et ne craignent pas de blesser notre papier avec leurs ongles. Encore té veux-je avertir de hanter quelquefois’ non-seulement les savans, mais aussi toutes sortes d’ouvriers et gens mécaniques, savoir leurs in- ventions, les noms des matières et ternies usités en leurs arts et métiers pour tirer de là de belles comparaisons et descriptions de toutes choses, » Vous semble-t-il pas, messieurs, qui êtes si ennemis de votre langue, que notre poète ainsi armé puisse sortir en campagne, et se montrer sur les rangs avec les braves esca^ cirons grecs et romains. Et Vous autres si mal