Page:Nerval - Choix des poésies de Ronsard, 1830.djvu/345

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Tout exprès je-disois quelque mot de travers.
Il poursuit, nonobstant, d’une fureur plus grande,
Et ne cessa jamais qu’il n’eust fait sa légende.
Mè voyant froidement ses œuvres advouer, -
Il lesscrre, etse metlui-mesme àselouer : -
Doncq’, pour un cavalier, n’est-ce pas quelque chose ?
Mais, monsieur, n’avez-vous jamais vu de ma prose ?
Moi de dire que si, tant je craignois qu’il eust .
Quelque procez-verbal qu’entendre il me falIUst.
Encore, dites-moi, en vostre conscience,
Pour un qui n’a du-tout acquis nulle science,
Ceci n’est-il pas rare ? Il est vrai, sur ma foi,
Lui dis-je sousriant. Lprs, se tournant vers moi,
M’a c col le à tour de bras, et, tout pétillant d’aise,
Doux comme une épousée, à la joue il me baise ;
Puis, me flattant l’espaule, il me fit librement
L’honneur que d’approuver mon petit jugement.
Après ceste caresse il rentre de plus belle :
Tantost il parle à l’un, tantost l’autre l’appelle..».
Il vint à reparler dessus le bruict qui court,
De la roine, du roi, des princes, de la cour ;
Que Paris est bien grand ; que le Pont-Neuf s’achève ;
Si plus en paix qu’en guerre un empire s’eslèvei
Il vint à définir que c’cstoit qu’amitié,
Et tant d’autres vertus, que c’en estoit pitié.