Page:Nerval - Choix des poésies de Ronsard, 1830.djvu/62

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Victor Hugo surtout, paraissent avoir étudié cette versification énergique et brillante de Ronsard, dégoûtés qu’ils étoient [de l’autre : j’entends la versification racinienne, si belle à son commencement, et que depuis on a tant usée et aplatie à force de la limer et de la polir. Elle n’étoit point usée au contraire celle de Ronsard et’ de Corneille, mais rouillée seule- ment, faute d’avoir servi.

Ronsard mort, après toute une vie de triom- phes incontestés, ses disciples, tels que les gé- néraux d’Alexandre, se partagèrent tout son empire, et achevèrent paisiblement d’asservir ce monde littéraire, dont certainement sans lui ils n’eussent pas fait la conquête. Mais, pour en conserver long-temps la possession, il eût fallu, ou qu’eux-mêmes ne fussent pas aussi secondaires qu’ils étoient, ou. qu’un maî- tre nouveau étendit sur torçs ces,petits souve- rains une main révérée et protectrice. Cela ne fut pas ; et dès-lors on dût prévoir, au$ ? divi- sions qui éclatèrent, aux prétentions qui surgi- rent, à la froideur et à l’hésitation du public en- vers les œuvres nouvelles, Pimminëncë d’une ré-