Page:Nerval - Choix des poésies de Ronsard, 1830.djvu/85

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Se voit sa chère amé ravie,
Le soudart par le fer trènchânt ;
Celuy par Un procès se ruine ,
Et se bannist du doux sommeil,
Et l’autre ai5cueilly.de famine
Perd la lumière du Soleil.

Bref, on ne voit chose qui vive
Sans estre serve de douleur ;
Mais sur tout la race chétive
Des hommes fojsonne en malheur,
Du malheur nous sommes la proye :
Aussi Phoebus ne vouloit pas
Pour eux à bon droit devant Troye
Se mettre aux dangers des combats.

Ah l que maudite soit l’asnesse
Laquelle pour trouver de l’eau,
Au serpent donna la jeunesse,
Qui tous les ans change de peau !
Jeunesse que, le populaire
De Jupiter avoit receu
Pour loyer de n’avoir sçeu taire
Le secret larrécin du feu.

Dès ce jour devint enlaidie
Par luy la santé des humains