Page:Nerval - Contes et Facéties, 1852.djvu/20

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côté du Jargon, suivi des États généraux du royaume de l’Argot, et des Dialogues du polisson et du malingreux, par un courtaud de boutanche, qui maquille en mollanche en la vergne de Tours, et imprimé avec autorisation du roi de Thunes, Fiacre l’emballeur ; Tours, 1603. Et comme naturellement ceux qui font cas d’une certaine vertu ont le plus grand mépris pour le défaut contraire, il n’était pas de gens qui lui fussent si odieux que les personnes simples, d’entendement épais et d’esprit peu compliqué. Cela allait au point qu’il eût voulu changer entièrement la distribution de la justice et que, lorsqu’il se découvrait quelque larronnerie grave, on pendît non point le voleur, mais le volé. C’était une idée ; c’était la sienne. Il pensait y voir le seul moyen de hâter l’émancipation intellectuelle du peuple, et de faire arriver les hommes du siècle à un progrès suprême d’esprit, d’adresse et d’invention, qu’il disait être la vraie couronne de l’humanité et la perfection la plus agréable à Dieu.

Voilà pour la morale. Et quant à la politique, il lui était démontré que le vol organisé sur une grande échelle favorisait plus que